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Les perceptions extraordinaires vues par un psychiatre

 

Je vais vous soumettre ci-dessous un extrait d'une interview, un peu sortie de son contexte, mais qui a trouvé en moi un grand écho. Parce qu'il rejoint deux aspects de notre métier : les perceptions extraordinaires et la confrontation quotidienne à la souffrance d'autrui. (Je n'ai eu que très très rarement des clients qui arrivaient en disant "tout va bien, dans tous les domaines, j'ai juste envie de changer ça, qu'en pensez-vous ?")

Donc d'un coté des personnes en souffrance, en inquiétude, en questionnement, en espérance ou désespérance, et de l'autre une personne avec des perceptions extraordinaires.

Dans cette interview, le docteur Christophe André parle de sa pratique face aux patients atteints de perceptions extraordinaires, ou même "délirantes". Mais pour moi il répond, sans le vouloir, aux questions fondamentales que doit se poser le voyant face à un client (et non un patient) en souffrance ou en quête, ainsi qu'à sa position personnelle dans sa vie privée et professionnelle.

Bonne lecture à tous !

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La question posée concernait le distinguo entre un comportement pathologique d'un comportement qui ne serait pas pathologique, dans ce cadre des perceptions extraordinaires.

" Les critères sont "la souffrance" et "l'adaptation". 

La souffrance : est-ce que cette personne vit plus que d'autres des moments de douleurs, de détresse, d'abattements liés à ces phénomènes ? Cette souffrance est-elle liée au fait qu'à cause de cela, le sujet est rejeté par les autres, ou frustré de ne pouvoir les convaincre, etc ?

Puis l'autre point : est-ce que ça perturbe son comportement ? Est-ce que par ailleurs il est capable d'aimer les autres ? Freud disait que "la normalité, c'est d'aimer et travailler". Est-ce que cette personne est capable d'avoir de bonnes relations avec les autres, est-ce qu'elle est capable d'amener sa vie là où elle le souhaite, dans son travail, dans ses loisirs ?

Dès qu'une personne est troublée dans ces deux domaines - celui de la souffrance et celui de la conduite de son existence - alors je considère que ce n'est pas "normal", et qu'il est légitime qu'on aide cette personne. Et tout le problème, quand ce sont ces perceptions extraordinaires qui sont à la source de sa souffrance, c'est que l'on est un peu démuni ; il faut accepter que ça puisse exister, enfin, poser comme hypothèse que ça puisse exister. Mais il est important aussi que la personne reconnaisse qu'il y a quelque chose d'intransmissible et de peut-être compliqué à faire passer, qu'elle accepte l'incrédulité ou la perplexité que cela fait naitre chez les autres.

Au fond je pense que quand on a des perceptions extraordinaires, des visions, on doit être capable de comprendre et d'accepter aussi que les autres n'y adhèrent pas, de rester calme avec ça, d'en parler aux gens que ça intéresse mais de ficher la paix aux autres. 

[…]

Je crois que les perceptions extraordinaires doivent être traitées comme les perceptions ordinaires : parfois, nos sens nous trompent, parfois nos pensées nous trompent. On doit accepter qu'il puisse y avoir des illusions, des erreurs de raisonnement, quel que soit le champ dans lequel on perçoit : que ce soit le champ du réel, accessible et partagé par tous, ou que ce soit un champ un peu latéral, qui nous est propre ou qui est propre à un nombre réduit d'individus. Il faut avoir de la rigueur et du doute même dans ce champ-là. Ca me parait un signe plutôt rassurant lorsque les gens disent : "écoutez, je ne cherche pas à vous convaincre, mais voilà ce que je ressens", quand ils se contentent de décrire plutôt que de théoriser ou de généraliser."

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Extrait de l'interview accordée par le docteur Christophe André, médecin psychiatre, à Stéphane Allix, pour le magazine Inexploré n°12

 

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