Destinée & Libre-arbitre
La question du libre-arbitre est un sujet qui soulève souvent le débat : certains pensent que le Destin est inscrit et ne peut être modifié, quelle que soit notre volonté ; d’autres martèlent que seule notre volonté détermine notre vie et que l’on est régi que par elle. A mon sens, il est important de distinguer la notion de Destinée à celle du libre-arbitre, et non pas de les opposer.
Quand j'ai commencé à exercer, je pensais que nous avions tous une destinée, et que nous ne pouvions rien maîtriser d'autre que notre propre faculté à y trouver notre bonheur, dans l'acceptation de ce qui est. Aujourd'hui, mon regard a évolué, justement grâce au libre-arbitre.
Au fil du temps et de mes consultations, j’ai pu me rendre compte que nos choix pouvaient modifier les cartes du futur. Parfois de manière subtile, d’autres fois de manière percutante. Ainsi, si la ligne directrice que suit notre Destin semble garder une trame inaliénable, dans sa nature originelle, nous pouvons librement choisir le chemin pour y parvenir, et faire évoluer notre champ d’expérimentation. Rien ne serait totalement figé ni imposé, par conséquent, en dehors de notre propre volonté, consciente sinon inconsciente. D’autant plus que notre destinée pourrait avoir été, en amont, un choix de notre âme, avant de nous incarner. Pour définir le « plan » qui nous permettra de nous réaliser.
Ainsi, nous pouvons tout autant nous laisser « porter » par ce plan, et le soutenir par nos pensées, nos choix ou nos actions, que s’y refuser. Mais, souvent, les freins et obstacles expriment un conflit entre notre volonté consciente et notre volonté inconsciente, comme si une lutte s’engageait entre notre expérience du connu et notre besoin de le transcender... Et, à chaque instant, il nous est offert de choisir parmi une multitude d'alternatives, souvent sans que nous en soyions conscients !
Comment expliquer alors les freins, parfois incontournables, ou les ouvertures parfois inattendues, s’il n’y avait pas un sens et une finalité ? L’expérience du nouveau développe la prise de connaissance et la prise de conscience ; et celles-ci nourrissent l’expérience qui continue de nous faire évoluer. Renier la notion de destinée limiterait, donc, notre champ d’exploration de l’inconnu (on ne peut pas vouloir ce que l’on ne connait pas !). Et, renier le libre-arbitre induirait que nous n’aurions pas besoin de comprendre, de choisir, ni de poser réellement d’action, mais juste se laisser guider et, parfois, subir…
Par conséquent, destinée et libre-arbitre me semblent intimement liés, et dans une relation d’interaction. Confronter l’une à l’autre équivaudrait soit à dévaluer notre intelligence supra-consciente, soit à réduire notre liberté intrinsèque. Et si nous avons un Potentiel peut-être infini de réalisation, au-delà du connu et de la volonté, nous n’en restons pas moins pleinement acteur, selon que nous choisissons de participer activement ou non à notre scénario de vie !
Alors, choisir ou ne pas choisir, là serait la question ?
Ambre
